Grossesse et allaitement

Il n'y a pas ou peu de données sur l'utilisation des thérapies ciblées anti-cancéreuses chez la femme enceinte. En revanche les études chez l'animal ont montré une toxicité conduisant à des malformations chez le fœtus. Les thérapies ciblées sont donc contre-indiquées pendant la grossesse et les femmes en âge de procréer doivent utiliser une méthode de contraception efficace pendant le traitement et les quelques semaines (pour les inhibiteurs de kinase) à quelques mois (pour les anticorps monoclonaux) qui suivent son arrêt. Pourtant, en cas de nécessité absolue le traitement pourra être entrepris si les bénéfices escomptés justifient le risque pour le fœtus. La femme devra être informée des risques encourus.

Les effets sur le sperme étant inconnus, une contraception efficace pour le couple doit être utilisée en cas de traitement chez l'homme.

Certains inhibiteurs de kinase présentent une forte excrétion dans le lait ; l'allaitement doit donc être interrompu pendant le traitement et les mois qui suivent l'arrêt du traitement.

Cas particuliers du thalidomide et du lenalidomide : en raison du risque tératogène et des concentrations élevées retrouvées dans le sperme, une contraception est obligatoire chez la femme (dispositif intra-utérin, implant, progestatif + méthode mécanique) ET chez l'homme (préservatif). Par ailleurs, le risque thrombo-embolique associé à ces molécules anti-cancéreuses implique de ne pas avoir recours à une contraception hormonale œstro-progestative qui majore ce risque.

Rétinoïdes : des recommandations similaires sont applicables avec les rétinoïdes chez les femmes en âge de procréer. De même on évitera une contraception hormonale en raison de l'effet inducteur enzymatique des rétinoïdes.