Consultez le glossaire à l’aide de cet index

Spécial | A | B | C | D | E | F | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | Q | R | S | T | U | V | W | X | Y | Z | Tout

P

BM

Prédiction grâce aux nouvelles technologies

par Barre Manon, mercredi 1 décembre 2021, 05:55
 

Le numérique peut-il contribuer à améliorer notre santé ? 

ASSAF Léa

BOUSLIMANI Lydia

AISSAT Samah

BARRE Manon

L2 SVT A1


Quand la culture numérique s’impose dans notre quotidien et notre futur, au niveau de la prédiction et de la prévention.                                                                                                                                                                                                                                              

La prédiction, au 21ème siècle
Embryon dans son sac amniotique.

Jusqu’à présent, il fallait que l'enfant soit déjà conçu pour prédire de potentielles maladies. Communément, une amniocentèse peut être réalisée à partir du 3ème mois de grossesse.  Celle-ci consiste en le prélèvement d’une petite quantité du liquide amniotique qui se situe autour du fœtus. Ce liquide contient  des cellules fœtales qui peuvent par la suite être analysées en laboratoire. Un caryotype est alors réalisé, pour mettre en évidence de potentielles anomalies géniques ou chromosomiques. (1) 

  • Être prêt avant la conception ?                                                                                                                                                                                     

Depuis quelques années, le laboratoire américain GenePeeks a réussi  à créer un embryon numérique qui permet de déterminer les risques de maladies génétiques* avant la conception.

Image 9

Le laboratoire a mis en place ce système grâce à des algorithmes, mais surtout grâce aux avancées sur les techniques de séquençage. Cette technique est basée sur la combinaison de l’ADN de la mère et du donneur de sperme qui nous permet finalement de  reproduire, de manière artificielle, ce qui se passe réellement lors d’une fécondation naturelle. C’est-à-dire qu’il est possible d’obtenir, par le biais de l’informatique, ce qui se passe lors de la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde. On peut citer par exemple le “matchright technology” qui est un système qui permet de créer virtuellement 1000 embryons potentiels. Pour pouvoir obtenir les informations des parents potentiels, un prélèvement salivaire est envoyé afin d’être analysé. A partir de cet échantillon, les cellules obtenues vont être analysées et comparées avec des bases de données qui recensent différentes mutations. Cette comparaison  permet de déceler d'éventuelles mutations au sein du génome analysé.



Il est possible actuellement de détecter les mutations pour environ 500 maladies génétiques, et d’obtenir d’autres informations sur des maladies complexes telles que l'Alzheimer ou l’épilepsie, mais aussi la stabilité mentale ou cognitive. Il est même possible de prédire l’apparence de l'enfant avec sa couleur de peau, des yeux, ou encore sa taille! Cette technique permet ainsi de faire une liste de donneurs potentiels avec qui la mère serait certaine de ne pas avoir d'enfant atteint de maladies génétiques complexes et rares. (2)

Malheureusement, cette technique est seulement accessible pour les banques de spermes et les centres de procréation médicalement assistée. Les chercheurs du laboratoire souhaiteraient élargir à d’autres origines génétiques pour d’autres maladies complexes. Certains chercheurs évoquent la possibilité de démocratiser cette innovation auprès de tous les parents, et ce même au niveau de sites de rencontres!

En matière financière, les mères doivent payer environ 2 000 euros, somme qui paraît non négligeable pour certaines femmes. (3) 


  • Mais d’où provient cette idée ?    
               

- Anne Morriss (4)


La cofondatrice de cette entreprise, Anne Moriss, a fait appel à  un don de sperme pour amorcer sa grossesse. Malheureusement, son fils est atteint à la naissance d’une maladie génétique. 

Elle remarque qu’environ 30 % des enfants atteints de maladies génétiques rares ne dépassent pas l’âge de 5 ans. Elle prend donc conscience d’un besoin urgent de détenir des d’informations génétiques   pour limiter toutes causes similaires à la sienne.  Elle prend alors l’initiative de créer une entreprise avec Lee Silver se basant sur son expérience vécu.  (5) 

 


L’anomalie génétique de son fils consiste en un déficit enzymatique, ce qui amène à l’organisme un dysfonctionnement dans l’utilisation de la graisse pour libérer de l'énergie. Celle-ci  peut causer différents symptômes tels que des chutes de tensions, des crises violentes, des difficultés respiratoires ou une mort subite.


Suite à la découverte de la maladie de son fils, elle eut l’idée de fonder une entreprise se basant sur des techniques biologiques. Notamment celle sur la comparaison de l’ADN de la mère avec celles des différents donneurs. Permettant ainsi de trouver le profil du donneur de sperme qui serait le “plus compatible” afin d’éviter de donner naissance à des enfants atteints de ces maladies. 

Cette technique permet donc, par le biais de l’ADN, de déterminer les combinaisons permettant d’éviter le développement de maladies génétiques. Certaines mères, par exemple, peuvent avoir une mutation sur un allèle d’un gène pouvant s’exprimer selon le génotype du donneur, ce qui pourrait engendrer une maladie génétique chez l’enfant. 

      

- Lee Silver   (6)

Lee Silver, cofondateur et directeur scientifique de GenePeeks, est un professeur de biologie moléculaire à Princeton qui possède un doctorat de Harvard. Il a été nommé et élu membre à vie dans l’American Association for the Advancement of Science. 

Ce doctorant a publié plus de 200 articles de recherche sur la génétique et la modélisation informatique, ainsi que les deux principaux manuels de génétique présents dans les universités (Mouse Genetics: Concepts and Application , et Genetics: From Genes to Genomes)  

La motivation et l’idée qui ont permis à ce directeur scientifique de créer cette entreprise révolutionnaire, est le fait que les maladies génétiques étaient la principale cause de décès infantile aux États-Unis. Elles représentaient 20% de la mortalité infantile annuelle. 


Lee Silver et Anne Moriss ont alors décidé de monter leur propre entreprise : GenePeeks. Elle a pour but de concevoir “la progéniture virtuelle” et ainsi réduire conséquemment les maladies génétiques, telle que la mucoviscidose. 


  • Questionnement sur l’éthique  


Les points de vue divergent sur l’utilisation de cette nouvelle technologie.


Les nouvelles découvertes de GenePeeks peuvent définitivement être contestées du point de vue éthique. (7)

Actuellement, certains pensent qu'il n’est pas éthique de choisir leur donneur de sperme en fonction de leurs gènes, particulièrement avec Genepeeks, car il est possible de connaître certains aspects physiques du futur enfant, tels que la couleur des yeux, le sexe, la taille et le poids de ce dernier.

Certains professionnels, comme Martina Cornel de l’organisation européenne du génome humain, considèrent que celui-ci doit être utilisé seulement pour détecter les maladies complexes. Cependant, elle n'exclut pas le fait que pouvoir choisir le physique du futur être pourrait être bénéfique pour ce dernier. Cet aspect pourrait paraître pertinent pour des couples homosexuels ou des couples souffrant d’infertilité, ce qui leur permettrait d’avoir un enfant leur ressemblant. Selon Cornel, celui-ci pourrait ainsi s’intégrer dans la société sans se sentir différent. Il est difficile de prévoir si les parents font leurs choix uniquement sur le génotype ou plutôt sur le futur phénotype de l’enfant. Peut-on considérer qu’il s’agit d’un phénomène d’eugénisme avec cette nouvelle technique?

 

Parallèlement, certains considèrent cette technologie comme un outil de travail spécifique qui permet de concevoir des enfants en meilleure santé. Par exemple, Hank Greely, spécialiste en bioéthique de Stanford Law school, suggère que cette technologie est utilisée pour des “fins médicales''.

Anne Morris pense qu’il faudrait essayer d’apaiser les peurs de la technologie, de l’accepter et de s’adapter à celle-ci  permettant d’apporter beaucoup de choses.

Lee Silver n'est pas réellement inquiet, puisque le brevet est en possession de l'entreprise. Selon lui, le problème pourrait devenir inquiétant lorsque le brevet acquerra un statut commercial. Ainsi jusqu'à aujourd'hui la possession du brevet empêche d’autres entreprises de pouvoir utiliser cette technologie de manière malsaine.  


La bioéthique réfère aux questions morales soulevées par ces recherches biologiques. La majorité des scientifiques ne souhaitent pas laisser la population penser qu’il est possible de produire un enfant en bonne santé, à chaque fois. Malgré les avancées connues, on ne peut assurer à 100% aux parents la bonne santé de l’enfant, la prédiction n’étant pas sans erreurs. 

Il est intéressant de noter que  les chercheurs ne connaissent pas pleinement les interactions possibles entre les différents gènes. C’est pourquoi nous pouvons admettre que cette prédiction reste néanmoins très complexe, et parfois imparfaite. (8)


    *Une maladie liée à un gène défectueux. 


Sources :


(1)     [site internet] Explication de l'amniocentèse sur le site d’ameli.fr  


(2)     [site internet] Explication du projet de l’embryon virtuelle et son utilité


(3)     [site internet] L’accessibilité pour utiliser cette technique


(4)     [site internet] La co-fondatrice : Anne Morriss


(5)     [site internet]  Maladie génétique 



(6)     [site internet] Le co-fondateur: Lee Silver 


(7)     [site internet] La nouvelle technologie dans la société  


(8)    [site internet] L’avis de professionnels sur l’éthique de l’embryon virtuelle 


Images : 


(9)    [site internet] Image d’un embryon 

    Auteur: Lunar Caustic sur Commons Wikipedia  

Lien URL : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Embryo_at_approximately_8-10_weeks_EGA_from_conception._(21307040921).jpg

Licence: Attribution 2.0 Generic (CC BY 2.0)


(10)   Dessin du nom de l’entreprise (GenePeeks) par une étudiante 


(11)    [réseau social] Capture d’écran de la photo de profil d’Anne Morriss 

        Réseau social : Twitter


BM

Prévention grâce aux nouvelles technologies

par Barre Manon, mercredi 1 décembre 2021, 06:18
 

Le numérique peut-il contribuer à améliorer notre santé ? 


ASSAF Léa

BOUSLIMANI Lydia

AISSAT Samah

BARRE Manon

L2 SVT A1


Quand la culture numérique s’impose dans notre quotidien et notre futur, au niveau de la prédiction et de la prévention.


La prévention, au 21ème siècle 


Le numérique s’est immiscé dans notre quotidien depuis maintenant plusieurs années, et s’est donc imposé naturellement dans le domaine de la santé, et notamment par la prévention.


La prévention désigne un vaste domaine, divisé en 3 parties. D'après le cours du professeur Savary, enseignante à la faculté de Médecine d’Angers, on note 3 degrés de prévention. Le plus répandue est la prévention primaire, visant à diminuer l’incidence d’une maladie dans une population et à réduire les risques d’apparition de celle-ci. Les moyens employés sont principalement l'information et l'éducation des populations. Elle regroupe les messages adressés au grand public : affiches publicitaires, messages  publicitaires à la télévision et  journaux. (1)           

Les différents types de préventions dans le domaine de la santé (Image 8)

                                   Schéma des différents types de prévention et de leurs caractéristiques                         

Des méthodes de préventions, dites plus “traditionnelles”, plus “directes”  ont été mises en place ces dernières décennies : on peut citer ici les interventions animées par des professionnels en milieu scolaire, professionnel ou lors d’événements collectifs par exemple. Ces interventions visent la prévention de sujets précis comme l’addiction, les maladies transmissibles, la santé mentale, sexuelle ou encore bien d’autres thèmes. (2)

Mais depuis quelques années la prévention numérique s'est imposée à nous. 


Des plateformes spécialisées ont été mises en place par le gouvernement, pour informer le public sur des sujets précis. Des sites, tel que www.vaccination-info-service.fr , permettent par des explications simples d'informer le public, ici sur la vaccination, sa fonction et ses risques. (3)


Pour s’ancrer dans notre quotidien et devenir une véritable habitude, la prévention numérique est devenue à portée de main, dans notre poche. En plus de déployer diverses plateformes en ligne, le gouvernement à développé des applications sur téléphone comprenant un widget “J’agis pour ma santé”. 



  • Un exemple précis mis en place par le gouvernement : le WIDGET

Dans ce monde connecté qui est le nôtre, le gouvernement se met à la page, et propose depuis 2019 une application dédiée à la prévention dans le domaine de la santé. (4)


L'application "Sante.fr" est le “nouveau moteur de recherche du Service Public d’information en santé,  à plus de cinquante milles téléchargements sur le Play Store, au 1er novembre 2021. L’application met en avant le développement d’un widget, c’est-à-dire l’extension d’une application sur téléphone, directement sur la page d’accueil, comme présenté sur la photo. Le widget permet alors d’avoir accès à des nombreuses informations ciblées, simplement en déverrouillant son smartphone ou sa tablette.    Capture d'écran du widget 

Capture du widget de l’application “Santé.fr”, pour un profil d’une femme de 19 ans. (Image 9)                                  


L’application recense des informations fiables, certifiées et personnalisées. Selon “La revue du praticien”, ces informations proviennent d’acteurs publics de santé (tel que l’INSERM, l’agence de la biomédecine) et de partenaires privés labellisés (comme des associations d’usagers).  (5)


En un clic, il est désormais possible de recevoir des conseils de prévention en fonction de l’âge et du sexe. L’utilisateur peut paramétrer son profil et ainsi recevoir des notifications de rappel. En fonction du profil, l’application suggère des conseils diététiques, des dépistages et les parcours vaccinaux à suivre. 


  • Les limites de la prévention

La prévention a-t-elle des limites ? Comment pourrait-on penser du mal de la prévention? 

Selon le célèbre dicton : “tout n’est pas tout noir, ni tout blanc”. 


La prévention a démontré ses nombreux bénéfices ces dernières décennies, en informant le grand public sur tout domaine de santé : passant de la simple hygiène de vie du quotidien, à des dépistages plus spécifiques. (6)

Mais en matière de santé, la prévention a parfois des effets contraires aux intentions recherchées. Mauvaise compréhension de la part du public, désintérêt total dû aux (trop) nombreuses publicités, il y a de quoi s’y perdre. 


Prenons un exemple concret :  Le mois d’octobre rose

Ruban rose, symbole d'octobre rose (Image 10)

D’après les propos du Docteur Dominique Lugagne lors de son interview sur France Inter, cette campagne de prévention a pris une telle ampleur ces dernières années qu’elle est presque “devenue une marque”. En effet, selon lui, ce logo est devenu un réel enjeu économique pour ceux promouvant ce mouvement. La prévention aurait-elle donc aussi comme objectif de créer des bénéfices économiques? 


Il évoque également le chiffre de “4 femmes sur 1 000 sauvés grâce à un dépistage précoce lors du dépistage du cancer du sein chez la femme”. Seulement, il y aurait “12 sur 1 000 qui subiraient de la chimiothérapie pour une masse dite “tumorale” qui n’aurait jamais évolué en cancer”.  (7) 

Peut-on alors considérer que la prévention puisse nuire à notre santé?


La clé de la prévention réside donc dans un équilibre, en réalisant la balance entre les bénéfices et les risques.

Seulement, cet équilibre existe-t-il?  Si tel est le cas, où se trouve t’il et est-il le même pour l’ensemble de la population? 


Sources :

(1)     Enseignement du Professeur Savary à la faculté de médecine d’Angers. Cours sur les différents degrés de prévention dans le cadre de l’Unité d’Enseignement “Sciences Thérapeuthiques” en Parcours Accès Santé Spécifique.


(2)    [site Internet] Liste des sites de prévention à thématique (site officiel de Santé publique France)   : 


(3)    [site Internet] Interventions possibles selon différents type de préventions (site officiel de Santé publique France)


(4)    [Communiqué de presse] Lancement du widget de conseils personnalisés sur sante.fr par la ministère des solidarités et de la Santé: « J’agis pour ma santé »


(5)    [Article en ligne] “larevuedupraticien”, présentation et explication du widget  « J’agis pour ma santé » 

[Article en ligne] 

[Article en ligne]


(6)    [Site Internet] Regroupement d’études menées par Santé Publique France depuis plusieurs années sur les comportements associés à la prévention


(7)    [Podcast radio] :“les effets pervers de la prévention santé” (51min) présenté par Dorothée Barba sur FranceInter


Images :

(8)     * Dessin réalisé par une étudiante pour illustrer les types de prévention 


(9)     * Capture d’écran par une étudiante pour illustrer le Widget de l’application Sante.fr


(10)    * Illustration du mois d’octobre rose (image libre de droit)

Auteur : Marijana, nom d’utilisateur sur Pixabay “marijana1”

Lien URL : https://pixabay.com/fr/photos/ruban-rose-3715347/

Licence: https://pixabay.com/fr/service/license/