En 1960 (et plus encore au moment de sa réédition en 1973), Philippe Ariès fait entrer l’enfance sur la scène historiographique en en faisant un objet d’histoire. Il y admettait un modèle ancien où la place de l’enfant aurait été réduite dans la société, et notamment dans la civilisation médiévale qui aurait « oublié la paideia des Anciens [et] ignorait encore l’éducation des Modernes] », n’aurait pas investi de « sentiment » particulier les âges de l’enfance. Les débats ouverts par l’ouvrage furent vifs et nombreux, notamment chez les Médiévistes qui investirent alors de plus en plus ce champ de recherche pour proposer une réflexion sur les spécificités des représentations de l’enfance dans la Chrétienté et l’Eglise, les développements de la puériculture, des discours pédagogiques sur l’enfance, sur la place des enfants dans la famille, la société.
Le cours de « découverte » a pour finalité d’initier les étudiants à des dossiers de recherche problématisés, sensibles aux nouveautés historiographiques et aux inflexions épistémologiques. En l’occurrence, il s’agit de brosser un tableau de ce que l’on sait de l’enfance au Moyen âge, à l’aune des études récentes sur les « âges de la vie » comme catégorie d’analyse historique, et des méthodologies à l’œuvre pour proposer une histoire des « enfants » au Moyen Age : l’accueil et les soins, la « nourriture », l’instruction et l’éducation des enfants, leurs entrées dans la vie, la diversité des destins des uns et des autres, selon leurs milieux, selon les formes de leur filiation, selon qu’ils sont filles ou garçons, selon leur âge.

12 heures CM / évaluation en contrôle continu