15. Les situations d'urgences

Malgré l'urgence et le contexte palliatif, il est important  - si le temps le permet - d'analyser la situation en équipe pluridisciplinaire dans un souci d'approche globale et d'envisager les possibilités thérapeutiques étiologiques en priorité.


| L’anticipation

Un travail en équipe multidisciplinaire a pour objectif d’identifier les situations à risque, si possible de préparer le patient et son entourage, ainsi que les soignants à reconnaître les signes avant-coureurs d’éventuelles complications

  • proposer des prescriptions anticipées personnalisées
  • permettre un soulagement rapide : éventuellement par un autre que le médecin traitant au domicile (IDE, médecin de garde)
  • désigner une personne de confiance ou rédiger des directives anticipées

 


| Les prescriptions anticipées personnalisées

La possibilité de soulager rapidement un malade de sa douleur ou d'autres symptômes pénibles se heurte parfois à l'impossibilité d'agir des infirmier(e)s faute de prescriptions en l'absence de médecins ou parfois même de disponibilité du médicament.
Il s’agit de « prescriptions médicales personnalisées, rédigées à l'avance dans le but de supprimer le plus rapidement possible les effets pénibles de symptômes au moment où ils se produisent, et révisables à tout moment ».
Les prescriptions anticipées apportent un réel bénéfice au malade, un soulagement à l'entourage et aux soignants, et ont fait l'objet de directives officielles.
Elles exigent cependant une stratégie d'équipe claire.

◊ Domaine d’application

  • l'intérêt de telles prescriptions n'est plus à démontrer dans le domaine de la douleur
  • les prescriptions anticipées ne sont pas réservées au traitement de la douleur. Elles peuvent s’appliquer à tout symptôme pénible en soins palliatifs dont le traitement doit être rapidement pris en compte. Cette anticipation est encore plus précieuse à domicile où les soignants ne peuvent intervenir sans un minimum de délai. Des prescriptions peuvent être faites « en cas de » : fièvre, convulsions, nausées, vomissements, angoisse, anxiété, insomnie, dyspnée, encombrement, hémorragie…
  • les situations de détresse sont une autre indication de prescriptions anticipées : détresse respiratoire, hémorragie externe, agitation ou angoisse majeures,… ; une sédation peut parfois être proposée


Les modalités de la sédation ne seront pas développées dans ce chapitre



◊ Les conditions

  • la prescription anticipée doit être acceptée et comprise par l’équipe : il est indispensable que le médecin commente verbalement ce qu'il a prescrit, et que l'intérêt de telles prescriptions soit exposé aux membres de l'équipe et discuté avec eux
  • bien informés, les infirmier(e)s peuvent initier les traitements dès l'apparition des symptômes. En cas d'incertitude, d'hésitation, de difficulté d'évaluation, ils (elles) peuvent demander conseil à leurs collègues, ou solliciter l'avis du médecin
  • la prescription doit être personnalisée, explicite, précise et détaillée : en particulier les indications précises, les posologies, les modes d’administration, les précautions de surveillance
  • la prescription doit être actualisée et révisée selon l’évolution : la situation clinique est par nature évolutive en soins palliatifs